Marin MARAIS. Pièces de viole

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Basse de viole

Marin MARAIS (1656-1728).

PIECE DE VIOLE [Pièces à une et à deux Violes Livre 1er]

Composées par M. Marais ordin.re de la musique de La Chambre du Roy

[Gravé par Jérôme Bonneüil]

A Paris, Chez L’autheur, Jean Hurel faiseur d’Instruments pour la musique du Roy, le 20e Aoust 1686.


Basse de viole

In-quarto oblong ; 120 pages gravées et chiffrées [2-120] composées de 72 pièces, groupées en 4 suites.
Le folio verso page 2 porte le libéllé : A Monsieur de Lvlly. Le folio verso page 4 porte le libellé : Avertissement. Le folio verso page 6 porte le libellé : Extrait Du Privilege Du Roy, ainsi que la mention : Achevé d’imprimer. La dernière pièce (p. 115 à 120) a pour titre : « Tombeau de m.r meliton ». COMPLET.

Mention imprimée : « [Gravé] par Bonneüil », p. 7.

Absence de signatures en bas des feuillets de chaque cahier.

Absence du titre-frontispice entièrement gravée. Le titre semble faire défaut depuis la bibliothèque du marquis de Saint-Germain, en témoigne son ex-libris manuscrit à la plume, en abréviation, sur le folio verso du premier feuillet (p. 2).

Un plein veau brun, dos à nerfs joliment orné de petits fers dorés avec fleurons, filets or, pièce de titre en maroquin rouge, coupes décorées, tranches jaune paille mouchetées en rouge, une reliure de l’époque.

Recueil de partitions musicales écrites et gravées en taille-douce.

PARTITION POUR VIOLE DE GAMBE ENTIÈREMENT GRAVÉE EN TAILLE-DOUCE PAR JÉRÔME BONNEUIL.

Jérôme Bonneuil, ou Heirosme Bonneüil, Imprimeur-Libraire, graveur de musique et marchand d’estampes à Paris. Attesté à partir de juin 1671, encore en activité en 1701.

UN BEL EXEMPLAIRE PARFAITEMENT CONSERVÉ, fort rare pour une partition de musique.

Format bibliographique : 290 x 220 mm


Un recueil de Basse continue des Pièces à une et à deux violes paraîtra trois années après la publication du premier Livre (1er mars 1689).


Vendu


BIBLIOGRAPHIE

ÉDITION ORIGINALE RARE.

– RISM, AI/ MM 383a (pour la basse de viole).

– Denis HERLIN, Catalogue du Fonds Musical de la Bibliothèque de Versailles, coll. coll. 853 (basse de viole), le titre gravé fait défaut, p. 192.

– BnF, Département de la Musique, cote : VM7-6266.

  • La référence essentielle : Sylvette MILLIOT & Jérôme de LA GORCE, Marin Marais, Paris, Librairie Arthème Fayard, 1991.

La première biographie jamais réalisée sur l’homme et son oeuvre, écrite à partir d’une documentation en partie inédite. Notons quelques erreurs.

  • Pascal QUIGNARD, Tous les matin du monde, Collection Blanche, Paris, Édition Gallimard, 1991.

PROVENANCE : Ex-libris manuscrit de la Bibliothèque du marquis de Saint-Germain.

  • Le folio verso page 2 : A Monsieur de Lvlly, porte l’ex-libris manuscrit à la plume, encre bistre, de la main du marquis de Saint-Germain : « Ad M.r le marquis de S.t germain ».

L’intrigant comte de Saint-Germain.

Personnage mystérieux, entouré de légendes, l’une des figures les plus extraordinaires du dix-huitième siècle, né probablement vers 1690, lieu inconnu, et décédé à Eckernförd (duché de Schleswig) en 1780-84 ? Son origine familiale, sa naissance, la source de sa fortune (impure ?), qui dut être considérable pour suffire à sa fastueuse existence, restent inconnues. Après avoir parcouru une partie de l’Europe sous différents noms, et résidé en Italie, en Hollande, en Angleterre, tantôt sous le nom de marquis de Montferrat, tantôt sous le titre de comte de Bellamye, qu’il portait à Venise, il prit à Paris celui de comte de Saint-Germain. Les plus incroyables témoignages abondent sur son séjour parisien de 1750 à 1760. Grand maître de l'occulte, réputé immortel, il attira rapidement l’attention de la haute société par ses grandes manières, son luxe ostentatoire et surtout l’opinion répandue qu’il possédait la pierre philosophale. Protégé du duc de Choiseul, en grande faveur auprès de Louis XV qui l’admet familièrement chez Mme de Pompadour, il amusait et étonnait tout le monde par ses récits extravagants, sur les secrets dont il se disait en possession, sur ses trésors, sur sa noblesse, refusant obstinément de divulguer son âge, son lieu de naissance et son véritable nom. Grand voyageur, il savait beaucoup de choses* et sa conversation fascinante ne manquait jamais d’intérêt. Diplomate, Polyglotte, philosophe, musicien de talent et compositeur (airs d’opéra et morceaux pour violon), peintre, grand alchimiste, fort instruit en physique et en chimie, on se disputait avidement cet original à l’identité trouble dans les salons de la haute aristocratie, foyer de la crédulité parisienne. Après une décennie en France et au milieu de brillants succès, l’intrigant comte de Saint-Germain, accusé d'espionnage, fut tout à coup obligé de s’enfuir en Angleterre. Il s’était attiré les foudres de son protecteur, le duc de Choiseul, en servant d’intermédiaire à une intrigue ourdie à l’insu du ministre des affaires étrangères, par le maréchal de Belle-Isle. Singulier personnage, à qui même personne n’a rien à reprocher, son nom d’emprunt et supposé étonnera plus après sa mort que tous les événements miraculeux de sa vie.

* Voltaire disait du comte de Saint-Germain : « C’est un homme qui ne meurt point, et qui sait tout. »

Sur le comte de Saint-Germain : Mémoires de Jacques Casanova de Seingalt sur Google Livres, t. VI, Bruxelles, J. P. Meline, 1833, p. 128.


Le Premier Livre (1686-1689)

En 1686, Marin Marais fait paraître son premier Livre de Pièces de viole. Il a trente ans. Dédié à Lully et publié en deux temps, ce Premier Livre, est constitué principalement de pièces à une viole mais inclus deux suites de pièces à deux violes. Ces soixante-douze pièces pour une viole, groupées en quatre suites,


Marin Marais – Pièces de viole (1686-1725)

Bibliothèque nationale de France, Les Essentiels, Littérature.

Marin Marais (1656-1728) a écrit près de six cents pièces de viole, réparties en cinq livres, publiés entre 1686 et 1725, développant l’usage de la viole utilisée en musique de chambre comme instrument soliste. Son œuvre se place dans la tradition de la musique française, reprenant les innovations de Sainte Colombe, privilégiant des rythmes de danse et une articulation claire. Les pièces pour viole appartiennent à des genres différents, préludes, chaconnes, passacailles avec variations, recherchant parfois la virtuosité. D’autres sont plus descriptives, représentant des marches turques ou persanes, et certaines pièces comme La Gamme sont véritablement expérimentales. Les pièces de Marin Marais marquent l’apogée de la musique pour viole, mais également un tournant, puisque après lui aucun autre compositeur ne concentrera autant son œuvre sur cet instrument. Si Marin Marais n’a publié aucun traité pédagogique, les pièces pour viole contiennent de nombreuses indications détaillées sur les ornements, les doigtés, les coups d’archet, le tempo ou les notes arpégées.


Il est important de remarquer que l'on doit également à Marin Marais l'ajout de la 7e corde à la basse de viole.