FLACOURT. Histoire de la Grande Isle Madagascar

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FLACOURT (Étienne Bozet, sieur de).

Histoire de la Grande Isle Madagascar, composée par le Sieur De Flacovrt, Directeur General de la Compagnie Françoise de l'Orient, & Commandant pour sa Majesté dans ladite Isle & és Isles adjacentes. Avec une Relation de ce qui s'est passé és années 1655. 1656. & 1657. non encor veuë par la première Impression.

A Troyes, Chez Nicolas Oudot, & se vendent, A Paris, Chez Pierre Bien-Fait, Chez Gervais Clovzier, 1661.

In-4° ; (12)-202 pp.-(6)-de la p. 203 à 471-15 planches h.-t. repliées dont 6 cartes.

Plein veau brun granité, dos à nerfs, caissons or, titre or, fleurons or, reliure de l’époque, UN BEL EXEMPLAIRE.


Vendu


BIBLIOGRAPHIE
 

– « Ouvrage très recherché » (Chadenat, 5205).

– Cioranescu, XVIIe siècle, 30260. – Galibert, Océan Indien, 21, p. 62. – Gay, 3227. – Grandidier, t. I, 1776. – Huth Library, p. 524. – Pritzel, 2929, p. 108. – Ryckebusch, 3188.

Seconde édition posthume publiée par son frère Charles (de Flacourt), en partie originale et la plus recherchée. Elle est revue et augmentée de la Relation de ce qui s'est passé pendant les années 1655. 1656. & 1657 et illustrée de 15 superbes planches et cartes hors texte.

Cette seconde édition revue et augmentée contient 42 pages supplémentaires comparée à l'édition originale de 1658.


Un document anthropologique magistral par le premier historien de l’île de Madagascar.

En 1648, à l’âge de quarante et un ans, Étienne de Flacourt (1607-1660), fut nommé commandant général de l’île de Madagascar et directeur de la Compagnie française des Indes orientales (1642-1674), dans le but de remplacer l’ancien commis, Jacques Pronis (ou Prony), et de rétablir l’ordre au sein de la petite colonie.

Le 4 décembre 1648, après une navigation éprouvante, le « Saint-Laurent », vaisseau de quatre cents tonneaux parti le 19 mai de La Rochelle, qui transportait Étienne de Flacourt, quatre-vingts hommes enrôlés dont deux missionnaires lazaristes envoyés par le futur Saint Vincent de Paul (première tentative d’établissement de la Congrégation à Madagascar), sans compté un équipage d’une quarantaine de marins, jeta l’ancre dans l’anse Dauphine sur la côte sud-est de l’île, à quelques encâblures du promontoire sur lequel Pronis avait établi en 1643, un fortin baptisé Fort-Dauphin.

Flacourt y restera sept années et demie jusqu’en 1655. Il y fit preuve de réelles qualités d’administrateur malgré certaines maladresses et quelques erreurs. Il eut le mérite de maintenir l’existence de Fort-Dauphin et de proposer un plan de colonisation original très en avance sur les idées de son temps. Il fut le premier à avoir donné une description détaillée et relativement exacte des contrées de la région orientale et de l’extrême sud. Sa carte de la Grande Île, parue en 1656, marqua un progrès considérable. Quant à son œuvre ethnographique elle fut remarquable. Avant lui, on savait peu de choses sur les habitants de l’île, alors nommée Saint-Laurent. Il nous a fourni de précieuses informations exactes sur les populations, sur l’immigration, sur l’influence des juifs et des arabes, ainsi que sur l’installation de naufragés portugais. Aucune des branches de l’histoire naturelle ne l’a laissé indiffèrent. Ses études sur la faune et la flore représentent une somme peu ordinaire au XVIIe siècle.

Les historiens lui attribuent également la deuxième (ou troisième ?) prise de possession par la France de l’archipel des Mascareignes. L’île principale (La Réunion) fut renommée par ses soins « Île Bourbon ».

Cette œuvre majeure est composée de deux grandes parties conformément à ce que l’on faisait à l’époque : la première est un fascinant tableau ethnologique, la seconde une chronologie historique des faits antérieurs et contemporains à Madagascar. L’ensemble du contenu est fort bien illustré et fait parti des trois ouvrages fondamentaux écrits et fait publié par l’auteur lors de son bref retour en France en 1655 (Petit Catéchisme… Paris, 1658 & Dictionnaire de la langue de Madagascar… Paris, 1658) pour la connaissance de Madagascar et sa culture.


« C'est en effet, en 1658 que paraît la première étude scientifique sur la faune de Madagascar. Rédigée en français elle est due à Étienne de Flacourt, qui n'est pas un naturaliste, mais tout bonnement le Gouverneur des établissements français de Fort Dauphin, où il a vécu de 1648 à 1655. Sous le titre d'Histoire de la Grande Isle de Madagascar elle nous apporte, avec un lexique du malgache et une description de l'histoire et de mœurs des populations du Sud-Est, la première présentation d'ensemble de la faune et de la flore malgaches. C'est le premier travail à faire ainsi connaître au monde savant l'existence des animaux subfossiles de Madagascar, Aepyornis, Lémuriens géants, Hippopotame nain, dont les naturalistes du XIXe siècle décriront les ossements mais qui, jusque là, ne faisaient qu'agrémenter les récits fabuleux des conteurs arabes. L'œuvre de Flacourt est exemplaire et met pleinement en valeur les talents d'un gouverneur qui ne put, par ailleurs, mener à bien une tâche administrative impossible ; elle est, comme son auteur l'avait souhaité, la meilleure justification de son séjour malgache (…) Après lui, des naturalistes voyageurs, de Commerson à Sonnerat ou à Goudot, ont repris le flambeau du travail sur le terrain… » (Renaud Paulian, Réflexions sur la zoogéographie de Madagascar, in Colloque International Biogéographie de Madagascar, 1996, pp. 219 et sq.).

Nous vous invitons à lire : Henri Froidevaux, Madagascar du XVIe siècle à 1811, in Histoire des colonies, t. VI, sous la direction de G. Hanotaux et A. Martineau.