Honoré de BALZAC. Le Lys dans la vallée

Le lys 3 black

CETTE SOMPTUEUSE RELIURE D’ÉPOQUE S’AFFIRME COMME UNE NOUVELLE RÉFÉRENCE EN TERME DE QUALITÉ EXCEPTIONNELLE, FACE À LAQUELLE TOUTES LES AUTRES RELIURES DEVRAIENT DÉSORMAIS ÊTRE COMPARÉES.

Le lys 1

Le lys 2

" Le Lys dans la vallée " est de nos jours considéré comme l'un des plus beaux romans d'amour jamais écrits.

BALZAC (Honoré).

Le Lys dans la vallée

Paris, Werdet, Libraire-Éditeur, 49, rue de Seine-Saint-Germain, 1er juin 1836.

[Imprimerie de Béthune et Plon, Rue de Vaugirard, 36]


2 tomes reliés en 2 volumes in-8° ; I/(2)-LV-325 pp. [y compris le feuillet de dédicace]-1 feuillet non chiffré in fine de table des matières ; II/(2)-343 pp., table des matières imprimée au verso du dernier feuillet.

Demi-veau glacé rouge cerise, dos lisse magnifiquement de fers rocailles*, de filets or et de fleurons à froid.

• UNE SPLENDIDE RELIURE STRICTEMENT DE L’ÉPOQUE, DE LA PLUS GRANDE RARETÉ DANS CETTE CONDITION.

• UN TRÈS RARE EXEMPLAIRE SANS ROUSSEURS. UNE CONSERVATION IMPECCABLE. UN ÉTAT PARFAIT.

*Un style de fer à dorer fut très à la mode entre 1835 et 1840 : « le rocaille Louis-Philippe », inspiré du style Louis XV (ces fers étaient toujours gravés par paires) ; ce style était caractérisé par la fantaisies des lignes courbes et asymétriques rappelant les volutes des coquillages ou des feuillages créant ainsi un art sensible et d’une grande finesse. Ces thèmes légers aux conceptions complexes et détaillées furent employés par les doreurs parisiens pour orner le dos uni des reliures.


Format bibliographique : 210 x 130 mm 


Vendu


BIBLIOGRAPHIE

ÉDITION ORIGINALE

- « RARE ET SURTOUT TRÈS RECHERCHÉ » (Clouzot, p. 22).


Nous vous conseillons de commencer la découverte de l’œuvre d'Honoré de Balzac par Le Père Goriot, et d'enchaîner sur Illusions perdues et Splendeurs et misères des courtisanes.


Les études sur Balzac et les bibliographies critiques sont considérables, mais les deux instruments de travail essentiels pour l’étude des romans sont :

  • SPOELBERCH DE LOVENJOUL, Histoire des œuvres de H. de Balzac, Troisième édition, Paris, Calmann Lévy, Éditeur, 1888.
  • FERNAND LOTTE, Dictionnaire biographique des personnages fictifs de la Comédie humaine, Paris José Corti, 1952.

– Pierre Berès, Exposition commémorative du cent cinquantième anniversaire de Balzac, Paris, 1949, n° 298. – BnF, Honoré de Balzac 1799-1950, Exposition organisée pour commémorer le centenaire de sa mort, Paris, 1950, n° 406, p. 95. – Carteret, Romantique & Moderne, t. I, p. 72. – Escoffier, Le Mouvement Romantique 1788-1850, Essai de Bibliographie, n° 1152. – Vicaire, Manuel de l’Amateur de Livres du XIXe siècle, t. I, col. 202.


– Catalogue de la Collection Joseph GABALDA* (1863-1932), Honoré de Balzac, Paris, Drouot, 1876 (n° 99), exemplaire en reliure contemporaine de qualité très inférieure à l'exemplaire présenté dans cette page.

– La photographie du catalogue GABALDA présente une RELIURE MOINS FINE, MOINS RICHE ET MOINS ÉLÉGANTE.

*La Collection Joseph GABALDA, « pieux bibliopole », fut avec l’impressionnante collection du vicomte Charles de Spœlberch de Lovenjoul, la plus complète que possible, consacrée au « culte Balzac ».

– Le catalogue de Pierre BERÈS, Premières éditions 1803-1973, Paris 1974, présente (n° 31) sous les termes suivants : « exemplaire de qualité en jolies reliures du temps (planche de reproduction photographique en regard) » une RELIURE MOINS FINE, MOINS RICHE ET MOINS ÉLÉGANTE.


– Nous vous invitons à lire le maître de la biographie : Stefan SWEIG, Balzac, le roman de sa vie, Paris, Albin Michel, 1950 (ou Collection Le Livre de Poche), publiée après sa mort, cette œuvre l’occupa dix années durant.

– Nous vous invitons à lire les notes de Julien GRACQ sur Balzac in en lisant en écrivant, Paris, José Corti, 1981, p. 17 sqq.

– Nous vous invitons à lire la biographie de référence par l’un des plus grands spécialistes de Balzac : Roger PIERROT, Honoré de Balzac, seconde édition revue et corrigée, Paris, Fayard, 1999.

Soulignons un livret de pièce de théâtre inspiré de l’œuvre de Balzac : Le Lys dans la vallée. Drame, par Th. Barrière et A. de Beauplan, Paris, Michel Lévy, 1853.

Notons que le texte présente de nombreuses variantes par rapport à celui paru dans la Revue de Paris.


Charles Baudelaire fin critique littéraire d’Honoré de Balzac

« J’ai maintes fois été étonné que la grande gloire de Balzac fût de passer pour un observateur ; il m’avait toujours semblé que son principal mérite était d’être visionnaire, et visionnaire passionné. »

« Tous ses personnages sont doués de l’ardeur vitale dont il était animé lui-même. Toutes ses fictions sont aussi profondément colorées que les rêves. Depuis le sommet de l’aristocratie jusqu’aux bas-fonds de la plèbe, tous les acteurs de sa Comédie sont plus âpres à la vie, plus actifs et rusés dans la lutte, plus patients dans le malheur, plus goulus dans la jouissance, plus angéliques dans le dévouement, que la comédie du vrai monde ne nous les montre. Bref, chacun, chez Balzac, mêmes les portières, a du génie. Toutes les âmes sont des âmes chargées de volonté jusqu’à la gueule. C’est bien Balzac lui-même. Et comme tous les êtres du monde extérieur s’offraient à l’œil de son esprit avec un relief puissant et une grimace saisissante, il a fait se convulser ses figures ; il a noirci leurs ombres et illuminé leurs lumières. Son goût prodigieux du détail, qui tient à une ambition immodérée de tout voir, de tout faire voir, de tout deviner, de tout faire deviner, l’obligeait d’ailleurs à marquer, avec plus de force les lignes principales, pour sauver la perspective de l’ensemble. Il me fait quelquefois penser à ces aquafortistes qui ne sont jamais contents de la morsure, et qui transforment en ravines les écorchures principales de la planche. De cette étonnante disposition naturelle sont résultées des merveilles. » (Charles Baudelaire : article consacré à Théophile Gautier, in : L’Artiste, du 13 mars 1859).

« Tous les personnages sont doués de l’ardeur vitale dont il était animé lui-même. Toutes ses fictions sont aussi colorées que les rêves. Depuis le sommet de l’aristocratie jusqu’aux bas-fonds de la plèbe, tous les acteurs de sa Comédie sont plus âpres à la vie, plus actifs et rusés dans la lutte, plus patients dans le malheur, plus goulus dans la jouissance, plus angéliques dans le dévouement, que la comédie du vrai monde ne nous les montre. Toutes les âmes sont des âmes chargées de volonté jusqu’à la gueule. » (in Charles Baudelaire, Œuvres complètes, L’Art Romantique, t. III, Paris, Michel Lévy, 1868-1870).

Le poète et prosateur Charles Baudelaire est le plus fin critique littéraire d’Honoré de Balzac. Le jeune poète a lu Balzac avec une grande attention, ses pages de critiques littéraires, réunies dans son ouvrage « L’art romantique », publiées pour la première fois dans leur intégralité en 1868-[1870], écrites depuis 1845 et pendant les années suivantes sont remarquables. Dans ces textes, Baudelaire fait preuve d’une admirable lucidité de pensée et d’analyse, d’une sûreté dans l’exposé des principes théoriques, d’une modernité, d’une délicatesse, d’une sensibilité et d’une précision infaillible de jugement.

À noter également que Balzac a été l'un des premiers contributeurs de la prestigieuse Revue des Deux Mondes, jusqu’à l’arrêt brutal de sa collaboration avec son cofondateur, François Buloz, au milieu des années 1830.

La collaboration entre Balzac et François Buloz s’arrêta brutalement fin 1835. Pendant que Balzac publiait dans la Revue de Paris – l’autre revue de Buloz – le Lys dans la vallée, l’éditeur revendait l’œuvre, sans l’accord de l’auteur, à la Revue étrangère publiée à Saint-Pétersbourg de 1832 à 1863.


« Un beau livre est une victoire remportée tous les jours par la langue française sur tous les pays… » (Balzac). Peu avant sa mort, Mme de Berny écrivait à Balzac : « Le Lys est un ouvrage sublime. Je puis mourir : je suis sûre que tu as sur le front la couronne que je voulais y voir. »


Le Lys dans la vallée, un roman autobiographique.

« L'amour préfère ordinairement les contrastes aux similitudes ».

Un jeune homme fait l’apprentissage de la vie et de l’amour auprès d’une femme mariée qui reste résolument fidèle à son époux et à ses enfants en aimant comme une mère son protégé.

1827 ; Félix de Vandenesse accepte de livrer son passé à Natalie de Manerville.

Au sortir d’une enfance malheureuse et solitaire, Félix, qui a vingt ans (mai 1814), rencontre dans un bal à Tours une jeune femme dont la beauté l’émeut au point de l’égarer. Métamorphosé, il inquiète ses parents qui l’envoient à la campagne où il retrouve avec émerveillement l’inconnue dans une vallée au creux de laquelle coule l’Indre (« Elle était le lys de cette vallée »). Il fait alors la connaissance, au château de Clochegourde, de Blanche-Henriette de Mortsauf, de son époux et de leurs deux enfants. Le comte de Mortsauf, marqué par les épreuves de l’émigration, fait souffrir son entourage. Des liens spirituels se créent entre Félix et la comtesse Blanche ; celle-ci se confie au jeune homme mais refuse d’entendre parler d’amour. Octobre 1814, Félix quitte Clochegourde pour Paris. En 1817, un congé le ramène en Touraine. Félix et Henriette renouvellent leur engagement. Le comte tombe malade, ils le soignent tous les deux pendant près de trois mois.

« Les deux femmes ». De retour à Paris, Félix succombe aux charmes d’une riche et belle anglaise, Lady Arabelle Dudley ; la nouvelle parvient rapidement à Mme de Mortsauf qui cesse d’écrire à Félix. Apprenant qu’Henriette est mourante, Félix se précipite à Clochegourde, et après un bouleversant combat intérieur, la jeune femme meurt « vertueuse gourde ». Félix rentre à Paris. Il rencontre peu après Natalie de Manerville dont il s’éprend.

« Réponse à l’envoi ». Incapable de rivaliser avec le souvenir de deux femmes exceptionnelles, Natalie de Manerville préférera ne pas s’engager dans une union vouée, selon à elle, à l’échec.


La « Réponse à l’envoi », court chapitre qui clôt le roman, lettre écrite par Natalie à l'adresse de Félix, est d’une remarquable intelligence que tout homme se doit de lire et relire durant sa vie. La qualité et la beauté littéraire, ici, dépassent l’entendement. Vous lirez une belle page. (Le libraire)


Selon l’analyse de Théophile Gauthier, Le Lys dans la vallée, occupe dans la Comédie humaine la même place que le Cantique des Cantiques dans la Bible.

L’ouvrage fut assez mal reçu par la critique de l’époque : « Oui, tous les journaux ont été hostiles au Lys; tous l’ont honni, ont craché dessus », déclara Balzac à Mme Hanska le 22 août 1836.


Les bonnes feuilles

« Là, se découvre une vallée qui commence à Montbazon, finit à la Loire, et semble bondir sous les châteaux posés sur ces doubles collines ; une magnifique coupe d’émeraude au fond de laquelle l’Indre se roule par des mouvements de serpent. A cet aspect, je fus saisi d'un étonnement voluptueux que l’ennui des landes ou la fatigue du chemin avait préparé.

— Si cette femme, la fleur de son sexe, habite un lieu dans le monde, ce lieu, le voici !

A cette pensée, je m’appuyai contre un noyer sous lequel, depuis ce jour, je me repose toutes les fois que je reviens dans ma chère vallée. Sous cet arbre confident de mes pensées, je m’interroge sur les changements que j’ai subis pendant le temps qui s’est écoulé depuis le dernier jour où j’en suis parti. Elle demeurait là, mon cœur ne me tromper point […] sa robe de percale produisait le point blanc que je remarquai dans ses vignes sous un hallebergier. Elle était, comme vous le savez déjà, sans rien savoir encore, LE LYS DE CETTE VALLÉE où elle croissait pour le ciel, en la remplissant du parfum de ses vêtus. L’amour infini, sans autre aliment qu’un objet à peine entrevu dont mon âme était remplie, je le trouvais exprimé par ce long ruban d’eau qui ruisselait au soleil entre deux rives vertes, par des lignes de peupliers qui paraient de leurs dentelles mobiles ce val d’amour, par les bois de chênes qui s’avancent entre les vignobles sur des coteaux que la rivière arrondit toujours différemment, et par ces horizons estompés qui fuient en se contrariant. Si vous voulez voir la Nature belle et vierge comme une fiancée, allez là par un jour de printemps ; si vous voulez calmer les plaies saignantes de votre cœur, venez-y par les derniers jours de l’automne […] En ce moment, les moulins situés sur les chutes de l’Indre donnaient une voix à cette vallée frémissante, les peupliers se balançaient en riant, pas un nuage au ciel, les oiseaux chantaient, les cigales criaient, tout y était mélodie. Ne me demandez plus pourquoi j’aime la Touraine ? je ne l’aime ni comme on aime son berceau, ni comme on aime un oasis dans le désert ; je l’aime comme un artiste aime l’art, je l’aime moins que je ne vous aime, mais sans la Touraine, peut-être ne vivrais-je plus. » (p. 53 sqq.).