Jacques AYROUARD. Recüeil de Plusieurs Plans des Ports et Rades

AYROUARD (Jacques, Pilote réal des Galères du Roy).

Recüeil de Plusieurs Plans des Ports et Rades et de quelques Cartes Particulieres de La Mer Méditerranée, Avec Les Figures Des Terres Remarquables Pour Les Reconnoissances Des Atterrages [depuis 1732 à 1746]. Dédiée À Monseigneur Le Comte de Maurepas, Ministre d’Etat. Levé et dessigné par le S.^r Ayrouard pilote Real des Galeres du Roy, dans Les Voyages qu’il a fait a la Visite des Côtes, Et dans d’autres Occasions, avec Les Remarques necessaires qu’il faut Observer pour L’entrée à Certains Ports, et autres Endroits. Avec Privilege du Roy.

Sans lieu [Marseille*], sans nom ni date [circa 1746-1750].

*Avec l'appui de la Chambre de Commerce de Marseille ?

Petit in-folio ; Un titre gravé et encadré sur feuillet double et 79 planches gravées par Louis Corne sur un papier à fort grammage et montées sur onglet.

Un plein maroquin rouge, un triple filet doré encadrant les plats, fleurons aux angles, armoiries frappées or au centre des plats, dos à nerfs richement orné, pièce de titre en maroquin vert, fleurette or, une large palette dorée à croisillons en pied, un double filet or sur les coupes, une large roulette dorée intérieure, tranches dorées, une superbe reliure de l’époque.

UN BEL EXEMPLAIRE TRÈS FRAIS INTÉRIEUREMENT.

Format bibliographique : L 34 cm ; l 28 cm (grandes marges)

Prix sur demande – Price on resquest

BIBLIOGRAPHIE

– BnF, cote FB-6662 : « Communication exceptionnelle sur demande motivée. » – Franck Cervoni, Image de la Corse, Fondation de Corse, La Marge Édition, 1989, n° 67. – Chadenat, nº 5011 : « Atlas très rare. » – Phillip’s, Essential World Atlas, n° 187. – Polak, Bibliographie maritime française, nº 300, p. 24. – The Map Collector, Septembre 1983, David Lyon, Issue n° 24, p. 49 : ' How Monaco evolved on maps and views '.

PROVENANCE PRESTIGIEUSE : Exemplaire relié en plein maroquin rouge aux armes de Charles-Alexandre de CALONNE, contrôleur général des finances (novembre 1783) et ministre d’État du roi Louis XVI.  

– Olivier & Hermal & Roton, Manuel de l’Amateur de Reliures Armoriées, planche n° 1 030 : « D’azur à deux aigles éployées d’or, l’une au second quartier, l’autre en pointe ; au franc-quartier d’argent, chargé d’un lion de sable. »

Le brillant Charles-Alexandre de CALONNE

Charles-Alexandre de CALONNE (1734-1802), seigneur d’Hannonville-sous-les-Côtes, successivement avocat général au Conseil principal d’Artois, procureur général au Parlement de Douai, maître des requêtes, intendant de la généralité de Metz de 1766 à 1778, puis de Flandre et d’Artois. Il manifeste de bonnes qualités d’administrateur. Le roi Louis XVI l’appelle à la cour et le nomme au poste de contrôleur général des finances (novembre 1783) avec le titre de ministre d’État (janvier 1784). Successeur de Jacques Necker, il fut nommé grand trésorier des ordres du Roi en juin 1785 ; à la suite de la convocation de l’Assemblée des notables en 1787, nécessitée par la situation catastrophique du budget de l'état asphyxié par les dettes abyssales contractées lors de la guerre de la France contre l’Angleterre aux côtés des insurgés américains, ainsi que le désordre de l’administration monétaire, les intrigues politiques et le jeu des intérêts cachés. Il tentera de rétablir les finances du royaume, sans succès, par une politique alors très innovante : soutenir tant que possible le rebond de l’économie sans regarder à la dépense et sans augmentation des impôts. En vain, disgracié, il dut quitter le ministère et fut exilé dans ses terres en Lorraine (avril 1787). Il passa ensuite en Angleterre (où Calonne ne cessera de justifier sa politique), revint en France en 1802 et mourut le 29 octobre de la même année. Charles de Calonne avait épousé en première noce, le 9 avril 1769, Marie-Anne-Joséphine Marquet ; en 1788, il se remaria avec la riche veuve du financier Joseph Micault d’Harveley et belle-sœur du banquier Jean-Joseph de Laborde.
Au commencement de la Révolution, il avait expédié en Angleterre ses splendides collections de livres et de tableaux ; il les y fit vendre l’une après l’autre en remboursement de prêts.

Nous remarquons au haut du folio recto de la page de garde blanche, la présence d’une note ancienne rédigée en langue anglaise, une cursive assez lisible à la mine de plomb, une écriture personnelle inclinée à droite (12 lignes), une marque de possession de l’un des anciens propriétaires. L’auteur de ces précieuses lignes relate les conditions dans lesquelles il a acquis, anxieusement et très difficilement, pour son plus grand bonheur, ce très rare atlas nautique. De surcroît, une note portée adversa pagina, une mention manuscrite explicite : “ Very scarce ”. Preuve s’il en est, que ce précieux Pilote a bien été vendu en exile à Londres. Nul doute sur l’authenticité et la valeur de cet unique exemplaire.

La première carte gravée et imprimée de la baie de MONACO

PREMIÈRE ET UNIQUE ÉDITION, RARE, de ce précieux recueil de cartes marines et de plans de ports, vues à grande échelle, couvrant les côtes méditerranéennes françaises, italiennes et espagnoles, dont l'île de CORSE dressée en plusieurs cartes et profiles (11 levés particuliers !). Ce précieux atlas nautique fournissait aux pilotes le relief côtier, à partir des lignes de rumbs, des caps de routes entre des points remarquables de la côte : baies, rades, isthmes, pointes, ports, forts, havres, îles, presqu'îles, détroits, mouillages, sondes, estuaires et toponymie. Le but d’un tel ouvrage était de fournir aux navigateurs la position de chaque danger sur les côtes méditerranéennes ainsi que d’en établir des levés avec précision. La valeur de ces travaux basés sur l’observation directe fut reconnue progressivement par les hydrographes britanniques. Le meilleur exemple en est donné, pour les cartes de la Corse, par William Heather qui choisit, en 1802, d’utiliser les levés d'Henri Michelot et Jacques Ayrouard.

Ce Pilote* comprend 80 planches CONSTITUÉES DE cartes hydrographIQUes (dont le titre) finement gravées et bien encrées, d’une « noirceur » homogène sur l’ensemble de l’atlas, une netteté absolue, preuve d'un exemplaire de premier tirage de choix. Toutes les cartes sont à double page, sauf trois de plus grand format, repliées, dont le superbe plan de Marseille, daté de 1736. Chaque carte est ornée de cartouches, d’échelles, de roses des vents et des signes conventionnels. L’orientation des plans gravés respecte toujours l’encadrement de la carte.  

On trouve dans cette œuvre cartographique LA PREMIÈRE CARTE GRAVÉE ET IMPRIMÉE DE LA BAIE DE MONACO.

Ce Neptune décrit les vues de côtes de : Marseille, Cassis, La Ciotat, Bandol, île Sainte-Marguerite, Toulon, Villefranche, Saint-Tropez, Antibes, Monaco, Savone, Gênes, Portofino, Livourne, Porto Ferraro, Civitavecchia, Naples, Porto-Vecchio, Bonifacio, Calvi, Longo Sardo, Loristan, Cadaquès, Barcelone, Alicante, Carthagène, Majorque, etc.

*Autrefois, les termes de Pilote ou de Neptune étaient utilisés pour désigner les atlas nautiques.