Stanislas JULIEN. MENG TSEU ou Mencius

Julien : Le deuxième livre chinois qui ait vu le jour en France


Un ouvrage très rare et très important pour les prémices de la sinologie en France.

Julien 1

Le deuxième livre chinois qui ait vu le jour en France

Julien : Le deuxième livre chinois qui ait vu le jour en France.

Julien

 

 

 

 

 

 

 


Stanislas JULIEN (1799-1873)

Le souci de donner à son travail la rigueur la plus grande dans ses recherches laborieuses.

JULIEN (Aignan-Stanislas).


MENG TSEU vel MENCIUM inter sinenses philosophos, ingenio, doctrina, nominisque claritate Confucio Proximum, edidit, latina interpretatione, ad interpretationem tartaricam utramque recensita, instruxit, et perpetuo commentario, e sinicis deprompto, illustravit. Stanislaus Julien. Societatis. Asiaticæ et Comitis De Lasteyrie Impensis. Pars Prior. [Suivi de:] Partis Prioris Continuatio ; Pars Posterior. [Suivi de:] Partis Posterioris Continuatio.

Lutetiæ Parisiorum [Paris], 1824-1826-1829.

2 parties en 1 vol. in-8° ; [Pars Prior]-XXXI-132 pp.-[Partis Prioris Continuatio]-faux titre-page de grand titre-de la p. 134 à lp. 230/[Pars Posterior]-faux titre-page de grand titre-118 pp.-[Partis Posterioris Continuatio]-faux titre-page de grand titre-de la p. 124 à la p. 248-84 pp. [Index-Menciana-Addenda-Clavis-Emendationes & Addenda-Brevis Tractatus].


Texte imprimé en chinois (volume deuxième).

MENG TSEU [Mencius en langue occidentale]

1 vol. in-8° ; page de grand titre-122 pp.-161 pp. de sinogrammes (morphèmes) imprimées sur 143 feuillets parfois bleutés (dont la page de grand titre) lithographiés à Paris en 1824 par le comte Charles-Philibert de Lasteyrie, philanthrope et mécène qui joua un grand rôle dans le développement de la lithographie en France, soit un ensemble de deux volumes in-octavo.

Un demi-veau bleu, dos lisse très richement orné, fleurons or, filets or, pièce de titre en maroquin rouge, tranches jaune paille, reliure romantique uniforme de l’époque, un très bel exemplaire bien complet.


ÉDITION ORIGINALE RARE complète de toutes ses parties (publiée à l’origine en 4 livraisons). Les deux livres, traduction et texte chinois (impression à la fois typographique et lithographique) ont été édités séparément. Le « Mencius » chinois-latin de Julien est le premier ouvrage publié par la Société asiatique de Paris et le deuxième livre chinois, avec une traduction littérale, qui ait vu le jour en France. Ouvrage très important pour les prémices de la sinologie en France.


Vendu


BIBLIOGRAPHIE

– BnF, cote R- 43590-91-92. – BULAC, n°592641 ; – Cordier, Bibliotheca Sinica, t. II, 1405-1406 ; – Franck, Dictionnaire des Sciences Philosophiques, p. 1081 ; – Löwendahl, t. II p. 98, no. 846 ; – Lust, Western Books on China, 734.

Manque à la « Bibliothèque Japonaise » de Pagès et Mourier (1889), au Collège de France, au Musée Guimet, ainsi qu'à de nombreux fonds.


Une provenance prestigieuse :

Vignette gravée ex-libris de la Bibliothèque du Château de Dampierre, l'exemplaire ayant appartenu à Honoré d’Albert, 8e duc de Luynes (1802-1867).

L’exemplaire d’Honoré d’Albert, duc de Luynes, qui comporte ses annotations manuscrites en marge du texte chinois. Les annotations manuscrites ont été authentifiées par comparaison d’écritures avec un manuscrit ayant appartenu au duc de Luynes, ancien membre de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, et offert à la bibliothèque de l’Institut de France (cote Mss. 4752-4753).


Stanislas JULIEN (1797-1873) :

Nommé à la bibliothèque de l'institut de France en 1827. Conservateur-adjoint des manuscrits à la Bibliothèque nationale, Paris.

Orientaliste et sinologue, il fut élu membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres en 1833. Il fut de 1832 à 1873 professeur de « langue et littérature chinoise et tartare-mandchou » au Collège de France. Il est l’auteur d’une production scientifique abondante et variée. A traduit du chinois en français et en latin et du grec moderne en français.

Julien : Le deuxième livre chinois qui ait vu le jour en France


Stanislas Julien, « un de ces enfants prodiges de la linguistique ». (dixit J. B. Gail, Professeur de grec au Collège de France en 1821). 


Stanislas JULIEN (1799-1873), le plus illustre des sinologues français, figure centrale de la sinologie du XIXe siècle en France. Élève surdoué aux cours de chinois d’Abel Rémusat au Collège de France (au point de lui succéder en août 1832 à la chaire de langues et littératures chinoises et tartares-mandchoues), possédant un incroyable don pour l’apprentissage des langues, Julien ne commença à rédiger la traduction littérale latine de Mencius (380-289 avant J. C.), qu’après avoir lu assidûment deux versions mandchoues (langue qu’il apprit seul en trois mois !), étudié le style, et enfin pour annoter cette dernière, il lut plus de cent volumes de commentaires ; cela revient à dire, apprendre par cœur Mencius en entier, depuis le commencement jusqu’à la fin de son enseignement. En quatre mois l’œuvre était achevée ! Dès la parution de cet ouvrage, Stanislas Julien montrait sa qualité maîtresse : le souci de donner à son travail la rigueur la plus grande dans ses recherches laborieuses.

En 1824, Julien envoya son manuscrit à la Société asiatique de Paris*, qui lui offrit les moyens financiers de l’imprimer. Le comte de Lasteyrie, toujours soucieux de rendre service aux Lettres et aux Sciences, fit lithographier le texte chinois à ses frais. Ce fut Abel Rémusat, fier de son jeune disciple, qui se chargea lui-même d’en signaler les mérites dans le journal de cette même Société, dont il fut l’un des membres fondateurs, le premier secrétaire (1822-1828), puis le président (1829-1832).

En 1842, Stanislas Julien publia la première traduction française qualifiée de « sérieuse » selon Étiemble, du Tao Te King ; le livre de la Voie et de la Vertu, de Lao-Tseu, texte majeur d’inspiration philosophique et d’une grande force poétique. Il est l’un des ouvrages les plus traduits dans le monde.

À noter également que les commentaires du sage Meng Tseu, qui font partie des « Quatre Livres » néo-confucéens (Livres choisis comme programme des examens mandarinaux à partir du XIIe siècle) sont considérés par les Chinois comme un enseignement fondamental de leur civilisation et de leur morale philosophique et politique.

On lira avec intérêt : La critique d’Abel Rémusat, in: Journal des Savans, février 1825, pp. 79 à 87, ainsi que: [le] Journal asiatique, année 1824, p. 105, & Mélanges asiatiques, Paris, 1826, t. II, pp. 298 à 310.

*La Société asiatique a été fondée le 1er avril 1822 dans le mouvement d’enthousiasme suscité par les premières conquêtes de l’orientalisme scientifique : déchiffrement d’écritures, résurrection de monuments, comparaison des langues.


Vignette gravée ex-libris Château de Dampierre.

Château de Dampierre