PACHO. Relation d’un voyage dans la Marmarique, la Cyrénaïque

La plus importante exploration archéologique en Lybie jamais réalisée. La première description détaillée des côtes de la Lybie.

Pacho 1

 

Pacho 2

« À défaut d’un grand savoir, je me servirai de mes yeux et de mon bon sens ».


PACHO (Jean-Raymond).

Relation d’un voyage dans la Marmarique, la Cyrénaïque, et les Oasis D’Audjelah et de Maradèh, accompagnée de cartes géographiques et topographiques, et de planches représentant les monuments de ces contrées.

Paris, Librairie De Firmin Didot Père et Fils, 1827.

In-4° ; (4)-VIII-XXXII-404 pp.-1 très grande carte repliée hors texte [Carte De La Marmarique Et De La Cyrénaïque, dressée par l'auteur]-1 carte repliée hors texte [Partie Orientale de la Pentapole Libyque, dressée par l'auteur]-1 feuillet blanc non chiffré-1 grand plan replié hors texte [Plan des Ruines de Cyrène levé en 1825 (sous la direction de Lapie et Dufour)].

Pleine basane marron havane, dos lisse joliment orné, fleurons or, filets or, palette or en pied, pièce de titre en maroquin vert Empire, reliure de l’époque, bel exemplaire.


5 000 €


Édition originale rare illustrée de 2 cartes et d'1 plan hors texte.

Cette luxueuse et dispendieuse publication fut imprimée sur un beau papier vélin et à un petit nombre d’exemplaire. La publication de l’ouvrage, fut confiée à Firmin Didot, tarda quelque peu, pour des raisons que nous ignorons.

L’ouvrage fut publié en 14 livraisons dont 4 pour le texte et 10 pour les planches de 1827 à 1829. Le volume de texte et l’atlas furent édités séparément.


L’ouvrage de compose ainsi :

[Première partie] :

Marmarique.

– Notice sur la vie et les ouvrages de Pacho par M. de Larenaudière.

– Avant-Propos.

– Introduction historique.

– Voyage dans la Marmarique et la Cyrénaïque.

– Table des matières.

[Deuxième partie] :

Appendice au voyage dans la Cyrénaïque.

– Itinéraire d’Audjelah à Mourzouk.

– Liste de quelques mots employés dans cette relation, et transcrits sur les lieux, en caractères arabes, par M. Frédéric Müller.

– Vocabulaire du langage des habitants d’Audjelah.

– Remarques sur le vocabulaire d’Audjelah.

– Fragment d’un vocabulaire du langage des habitants de l’oasis de Syouah.

[Troisième partie] :

– Explications des planches qui accompagnent cette relation.

– Notes sur les inscriptions de la Cyrénaïque, par M. Letronne.


Jean-Raymond Pacho, un pionnier de l’exploration libyenne

L’homme qui releva le plan de dizaines de monuments et de villes antiques et copia des centaines d’inscriptions gréco-romaines et arabes.

« À défaut d’un grand savoir, je me servirai de mes yeux et de mon bon sens ».

Ces propos d’une grande humilité définissent assez bien l’entrepreneur que fut Jean-Raymond Pacho (1794-1829). À trente ans, cet homme curieux de tout, artiste-portraitiste, poète, intéressé par la botanique et l’histoire, se lança dans une grande expédition hasardeuse jusqu’aux confins du désert Libyen : en neuf mois, parti d’Alexandrie le 3 novembre 1824 (en compagnie du jeune orientaliste Frédéric Müller), il visita d’est en ouest la Marmarique, région particuliairement aride et inhospitalière comprisent entre la Libye et l’Égypte, franchit les Monts Catabathmus où avait échoué en 1820 l’explorateur allemand Minutoli, longea la côte libyenne avec quelques excursions dans l’intérieur des terres, ainsi que la Cyrénaïque (région traditionnelle de Libye) ; quitta la Méditerranée au fond de la Grande Syrte pour gagner le Sud peu sûr, l’oasis de l’intérieur d’Aoudjila (bien connu depuis Hérodote), puis après une incursion à l’Ouest jusqu’à l’oasis de Maradeh, revint avec son compagnon de voyage en Égypte par les pistes nord du désert et l’oasis de Siouah, jusqu’au Caire par la vallée du lac Natron, puis Alexandrie (juillet 1825). Soucieux de retrouver en Cyrénaïque les traces des ruines des villes de l’antique Pentapole, Pacho transportait avec lui une bibliothèque d’auteurs grecs et latins qui nous en parlent, il sut relire in situ leurs précieux témoignages.

Le ton de sa relation de voyage est donné. L’auteur a voulu nous transmettre ce que ses yeux et son bon sens lui communiquaient. C’est avant tout une relation pittoresque et enthousiaste, le tout premier reportage en Libye ou Pacho visite et s’intéresse à tout et nous invite à découvrir et à comprendre avec sa sensibilité ces oasis que peu de voyageurs européens avaient eu l’occasion de reconnaître.

« J’ai écrit comme j’ai voyagé : tantôt lisant, près d’une ruine, une page d’Hérodote ou de Strabon ; tantôt prenant un croquis ou herborisant, ou bien suivant avec un périple les contours de la côte, ou m’arrêtant dans une tante arabe. »


À la lecture de son unique ouvrage, son livre reste une source majeure pour les archéologues et les historiens actuels. Jean-Raymond Pacho fut un grand savant et un pionnier de l’exploration libyenne, ses observations scientifiques sont précieuses et complètent utilement les travaux de la Commission d’Égypte et de Frédéric Cailliaud.


BIBLIOGRAPHIE

Bibliographie de la France, ou Journal général de l’imprimerie, n° 30 du 14 avril 1827, p. 326 n° 2 730 : « Première partie, Marmarique. In-4° de 15 feuilles plus une carte. Atlas. Ire livraison in-folio d’une feuille servant de couverture plus 10 planches […] On promettait une livraison par mois, de telle sorte que l’ouvrage soit entièrement achevé dans le cours de l’année 1827. La souscription était ouverte jusqu’à la fin 1826 et chacune des 14 livraisons coûtait aux souscripteurs… 10 fr. Papier vélin 20 fr. ».

– Chamoux, Hommes et Destins, t. VII, Maghreb, p. 388 : «  L’ouvrage est lui-même un monument qui compte dans l’histoire de l’archéologie et de la géographie de l’Afrique du Nord, où Pacho fut un pionnier. C’est lui qui révéla, avec une singulière pénétration et un don d’évocation peu commun, la richesse d’une région restée jusqu’alors très mal connue. Il est juste de lui rendre hommage et de le replacer à son rang, parmi les meilleurs. »

– Minutilli, Bibliografia della Libia, p. 44, n° 453 : « Opera della piu alta importanza. »

– Vinet, Bibliographie des Beaux-Arts, p. 218, n° 1764 : « Monsieur Beulé a prononcé sur cet ouvrage un jugement définitif : “ Il est encore aujourd’hui, dit-il, la source la plus complète des renseignements sur les ruines de Cyrène. ” ».

– Brunet, t. IV, coll. 305. – Broc, Dictionnaire Afrique, p. 248. – Chamoux, Cyrène sous la monarchie des Battiades, Paris, E. de Boccard, 1953, p. 18 et pacim. – Dawson & Uphill, Who’s Who in Egyptology, p. 317. – Henze, t. III, 683-685. – Gay, p. 105, n° 1514. – Playfair, A Bibliography of Tripoli and the Cyrenaica [second part of Ashbee Tunisia], p. 577, n° 158. – Quérard, La France Littéraire, t. VI, p. 543 (article détaillé).

Manque à Chadenat et à de nombreuses bibliographies sur l’Égypte y compris à la bibliographie géographique de l’Égypte de Munier.

Howgego, XIXe siècle, (p. 193, coll. E4) n’offre au lecteur qu’une rubrique succincte de six lignes pour cause d'une totale méconnaissance de cette rare relation de voyage.

Nota Bene : En complément du texte de la relation historique du voyage de Pacho un atlas de format in-folio contenant cent planches d’après les croquis de l’auteur sera édité deux années après chez le même éditeur en 1829.