Henri d'OLUS. Voyage en Corse

Un unique et précieux manuscrit autographe d’un voyage en Corse.

Olus voyage 1

 

Olus voyage 2


OLUS (Henri d’).

MANUSCRIT AUTOGRAPHE ORIGINAL, sur papier d’un voyage en Corse signé d'Henri d’OLUS, sans lieu, [Paris], sans date [circa 1875-1878].


Vendu


Écriture personnelle : 96 feuillets chiffrés de la main de l'auteur, notes manuscrites [a-b-1-32 bis-32 ter-56 bis-56 ter-56 quater-67 bis-67 ter-67 quater-67 quinquies-78 bis-84] écrits sur le folio recto uniquement, format in-douze, cursive lisible, contrecollés au verso de 96 pages d’un volume relié in-quarto cahier Registre à papier réglé (version définitive du texte).

Les 12 premiers grands feuillets du volume relié comportent des notes avec biffures en regard (folio verso) à la mine de plomb (premier jet, addenda, ratures, repentirs, ajouts), l’auteur a soigneusement complété ses notes dans son cabinet de travail, ainsi que 25 feuillets chiffrés supplémentaires de notes manuscrites de format in-douze (avant-propos et narration du voyage) et une carte de la Corse hors texte imprimée avec l’itinéraire du voyage tracé au crayon de couleur rouge par l’auteur. LE MANUSCRIT EST COMPLET ET LE TEXTE EST DONNÉ ICI DANS SON DERNIER ÉTAT.

UN MANUSCRIT COHÉRENT ET COMPLET SOIGNEUSEMENT MIS AU NET, LE SEUL ÉTAT DU TEXTE ACTUELLEMENT CONNU.


Une reliure de l’époque, une boîte de conservation en pleine toile verte, un bel exemplaire.

Nota Bene : Sont mentionnées entre crochets [ ] des précisions qui ne figurent pas sur le manuscrit.


Présentation & contexte

Les futures lignes du Chemin de Fer de la Corse

Un unique et précieux manuscrit autographe d’un voyage en Corse signé de la plume d'Henri d’OLUS. Un manuscrit d'un vif intérêt au point de vue documentaire.

Codicologie : Notes prises sur des feuillets fins, libres ou contrecollés dans un cahier ligné d’archive, lequel est enrichi de notes au crayon à la mine de plomb. Le manuscrit est sans date d’exécution (circa 1875-1878) et lisiblement rédigé. L’écriture à l’encre noire est parfaitement régulière. Les mots dont la lecture est conjecturale sont soulignés. Quelques dernières corrections au crayon bleu.


L’auteur a voyagé en été, en qualité de simple touriste en compagnie de son oncle chargé d’une mission en Corse : l’examen, in situ, des divers tracés proposés pour les futures lignes du Chemin de Fer de la Corse (voir p. 2) Ajaccio-Bastia (les premiers travaux commencèrent en février 1880 avec le percement des tunnels de la Torreta [Bastia] et d’Aspretto [Ajaccio]). À l’aventure, on se déplace à cheval ou à dos de mulet, au fond des gorges, dans le maquis ou dans le profond des forêts, on rencontre les fameux bandits d’honneur qui ont figure d’honnêtes gens. On gîte chez les fonctionnaires locaux. L’île est parcourue du Nord au Sud en ses principales villes.


Analyse du corpus

ÉTAT DE CONSERVATION

Très bon état de conservation général.

PROVENANCE

Collection privée française.

CONTENU

Un unique et précieux manuscrit : il renferme l’intégralité d’un récit de voyage en Corse sous les débuts difficiles de la Troisième République.

DATE D’EXÉCUTION

L’année d’exécution du manuscrit n’est pas indiquée (date et mois en tête de chapitre).

ILLUSTRATION

Une carte de la Corse imprimée hors texte [247 x 170 mm] avec l’itinéraire du voyage tracé au crayon de couleur rouge par l’auteur.

AUTRES EXEMPLAIRES conservés dans les fonds d’archives ou bibliothèques publiques

Aucun.


ITINÉRAIRE DU VOYAGE

Départ en train le 29 août de Paris pour Livourne. Traversée de la mer Méditerranée à bord du bateau à vapeur « Comte Bacciochi » (Compagnie maritime VALÉRY Frères, armateurs au Cap Corse), arrivée dans l'Île de Beauté au port de Bastia le 3 septembre. L’auteur et son oncle sont reçus par le commandant V… [VIRJITTI], administrateur du service des diligences en Corse (voir p. 11). Ample et intéressante description de la ville ancienne et nouvelle. Excursion en diligence aux environs de Bastia par la route d’Ajaccio. Plaine orientale (étang de Bigulia et malaria), arrêt pour midi au relais de Folelli (l’auteur vante les qualités gustatives de l’omelette au brocciu). En route pour Cervione (1 200 âmes), le commandant originaire de ce bourg offre son hospitalité et présente ses invités à sa famille. Le lendemain matin excursion à Poggio, puis la vallée d’Orezza (6 sept.). Orezza et ses environs, ses sources et sa vie pastorale (déforestation des châtaigniers). Retour à Cervione. Départ pour Campile (l’auteur se voit offrir deux stylets gravés), Ponte Novu et le Golo, puis retour à Bastia. Visite de l’usine de Toga (fonderie) au nord de la ville. Départ pour Ajaccio, arrivée à Corte le 11 septembre. Digression historique et analyse des mœurs locales. Soulignons une information intéressante : les Corses employaient à la belle saison deux mille Lucquois pour la culture du blé et du maïs (coût estimé : cinq millions de francs). Vivario, le col de Vizzavona, Bocognano. En route l’auteur rencontre les travaux de déviation des eaux par un canal de la Gravona (voir p. 56 quater) afin d’alimenter les Ajacciens en eau propre à l’usage domestique mais aussi à l’irrigation des terres qu’il traverse.


Voici une note importante du Journal qui permet de dater le voyage. En effet, l’eau du canal arriva en ville en [1875]-1878. L’auteur décrit page 60 la statue de Bonaparte en 1er consul et sa Fontaine des « Quatre Lions » en activité. Nous pouvons estimer que ce voyage a été réalisé à partir de l'année [1877]-1878.


Arrivée à Ajaccio le 13 septembre. Description de la ville et des mœurs. L’auteur décrit le patriotisme exclusif des Ajacciens : « Parle-t-on de faire un chemin de fer ? Le premier coup de pioche sera donné à Ajaccio ou ils s’y opposeront formellement. Cette jalousie de chaque instant dans les habitants d’Ajaccio, fait d’eux les rivaux acharnés des Bastiais qu’ils nomment avec mépris Bastiacci » (voir pp. 58 et 59). Une curieuse description du bandit corse. Rappel des mœurs ajacciennes. Retour en berline pour Bastia (13 heures de voiture). Bastia le 26 septembre. Visite de la grotte de Brando. Embarquement pour Livourne sur le même bateau à vapeur. Milan le 28 septembre. Retour à Paris le 5 octobre par la Suisse.


Ce rare document littéraire ferait idéalement l’objet d’une future publication visant un large public.