Charles de GAULLE. « Quelques idées »

« Mais pourquoi perdre le temps et gaspiller les chances de la France ? »

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De gaulle boisserie 1954 jpgLa longue solitude des grands hommes.


« Lutter contre le poids excessif des partis et favoriser une réforme constitutionnelle. »

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Une vision de l’État et une certaine « idée de la France ». La pensée politique de Charles de Gaulle dans une IVe République où l’instabilité politique régnait en maître, soumise qu’elle était, selon sa propre expression, au « régime des partis ». La médiocrité était alors partout, l'autorité nulle part.


Charles de GAULLE

Quelques idées


CE PRÉCIEUX EGO-DOCUMENT est un manuscrit de travail d'un vif intérêt au point de vue documentaire historique.

5 pages sur 3 feuillets in-quarto. Un manuscrit originale raturé, témoigne du travail du style.


Codicologie : Une écriture personnelle. Une cursive à l'encre noire sur papier Savoyeux* à en-tête « Le Général De Gaulle ». L'écriture est inclinée à droite, rectiligne, naturelle, spontanée, volontaire et un peu grasse, de premier jet. Le geste est parfois vif, lancé, brusquement épaissi, parfois freiné, arrêté brusquement.


L’ensemble des trois feuillets sous une chemise de conservation en demi-maroquin noir moderne, pièce de titre imprimée en noir, en papier et collée sur le premier plat. Une ancienne trace de pli médian sans gravité.

*Filigrane textuel clair : « O C F Savoyeux » (papeterie Outhenin-Chalandre et Fils & Cie, puis Papeteries de France, à Savoyeux, Haute-Saône).

Nota bene : Ce rarissime manuscrit possède son certificat d'exportation pour un bien culturel.


LES MANUSCRITS DE CHARLES DE GAULLE EN MAINS PRIVÉES SONT EXTRÊMEMENT RARES.

« Qu'il ne reste rien, surtout pas de reliques ». Peu de temps avant sa mort, le Général De Gaulle avait exprimé un souhait particulier : faire détruire toutes ses archives ainsi que ses effets personnels. Ce fût chose faite par son épouse, Yvonne de Gaulle.


Charles de Gaulle, l’amour des livres et la solitude des grands hommes.

Le militaire était aussi un bibliophile éclairé. L’homme d’action aimait à se perdre dans les livres, retrouver une certaine solitude, son « amie » de longue date. Grand lecteur, ses lectures assidues de poésie, de romans classiques et contemporains le nourrissaient. Parmi ses auteurs favoris citons : Corneille, Chateaubriand, Charles Péguy, Bernanos, André Malraux, Romain Gary ou encore François Mauriac.


Vendu


BIBLIOGRAPHIE

Jean-Luc Barré

« Ce qui est important dans l'étude de ses manuscrits, c'est le premier jet. En effet, c'est dans le premier jet qu'il s'exprime le mieux, se laisse aller, s'abandonne un petit peu. J'ai publié dans la Pléiade ses repentirs, on y lit ses humeurs, des portraits parfois plus vifs sur Pompidou, Churchill, Roosevelt, il parle même de lui, de ses sentiments, sa mélancolie. Dans le deuxième jet il se reprend. L'homme est plus dans le premier jet, et le personnage historique est déjà dans le deuxième jet. » (Jean-Luc Barré*, éditeur scientifique des Mémoires du général de Gaulle dans la collection de la Pléiade, Gallimard 2000, [nous vous conseillons vivement la lecture]).

« Je pense qu'il est quand même l'héritier de Chateaubriand en grande partie. Mais il y a cette forme de rigueur, ce sens du rythme, il est très influencé par Corneille aussi. Il y a des embellissements pathétiques, si je puis dire, qui sont très liés tout de même à l'influence de Chateaubriand. Il y a toujours du style chez de Gaulle, c'est un homme d'écriture, il s'est inventé par l'écriture, par la fiction. »


Hubert Heilbronn

Grand lecteur, membre de la Société des bibliophiles françois, Hubert Heilbronn détaille la graphie de Charles de Gaulle: « Elle signifie un grand orgueil, une grande clarté dans l'expression et une très grande sensibilité. Elle est élégante, elle est haute, elle est penchée à droite, comme un homme d'ouverture, les lettres sont très lisibles, c'est une écriture aristocratique, j'oserais presque dire parfois féminine. » (Entretien sur France Culture du 13 août 2008).


Dans les colonnes de France-Soir*, Romain Gary s'exprime et prête au général De Gaulle les mêmes talents d’acteur pour donner vie à la légende : « Usant d’une habileté fantastique et d'un don nonpareil, il a incarné, comme on le dit d'un acteur, dix siècles d'histoire de France. »

*Une série d'articles faisant suite au décès du général De Gaulle. L'écrivain talentueux prend faite et cause, dans le débat public houleux, en faveur du général De Gaulle.



Nous vous conseillons vivement la lecture :

– L'écriture éblouissante des Mémoires de Guerre [inachevées] de Charles de GAULLE. t. I. L'Appel, 1940-1942 (1954), t. II. L'Unité, 1942-1944 (1956), t. III. Le Salut, 1944-1946 (1959), Paris, Plon, 1954-1959.

Incipit : « Toute ma vie, je me suis fait une certaine idée de la France. Le sentiment me l'inspire aussi bien que la raison. » (Mémoires de Guerre, t. I).

Le Fil de L'Épée (un ouvrage écrit dans l'entre-deux-guerres) ainsi que les Mémoires de Guerre resteront les écrits les plus importants du général De Gaulle.


  •  JEAN MAURIAC, Le Général et le Journaliste, Conversations avec Jean-Luc Barré, Paris, Fayard, collection Témoignages pour l’Histoire, 2008.
  • Michel WINOCK, Charles de Gaulle: un rebelle habité par l'histoire, Paris, Édition Gallimard, 2019.

DESCRIPTION DU MANUSCRIT

Format bibliographique : 270 x 210 mm


Premier feuillet :

Folio recto : Titre et 23 lignes (y compris les repentirs).

Folio verso : 21 lignes.

Deuxième feuillet :

Folio recto : 23 lignes (y compris les repentirs).

Folio verso : 25 lignes.

Troisième feuillet :

Folio recto : 18 lignes.


Analyse du corpus

ÉTAT DE CONSERVATION

Un très bon état de conservation général. Aciennes traces de pliures sans gravité.

PROVENANCE

Une collection particulière française.

CONTENU

Un unique et précieux manuscrit :

Charles de GAULLE fait le procès de la Quatrième République et il propose une réforme politique : lutter contre le poids excessif des partis et de favoriser une réforme constitutionnelle.

DATE D’EXÉCUTION

L’année d’exécution du manuscrit n’est pas indiquée (1953).

ILLUSTRATION

Néant.

AUTRES EXEMPLAIRES conservés dans les fonds d’archives ou bibliothèques publiques

Aucun.



Charles de Gaulle (1890-1970).

Parmi les grands hommes contemporains, aucun n'a autant fasciné et intrigué le monde que Charles de Gaulle.

[Militaire, résistant, homme d'État (connétable de France) et écrivain français. Il fut Président de la République française de 1959 à 1969].

UNE BIOGRAPHIE en bref.

Source : Fondation Charles de Gaulle

04/03-01/04/1953 : Voyage du général de Gaulle en Afrique.

Du 4 mars au 1er avril 1953, le général de Gaulle se rend en Afrique. D’abord au Sénégal (5 mars), il visitera Dakar et Saint-Louis-du-Sénégal. Ensuite en Guinée (7 mars), il se rendra à Conakry. Le lendemain au Mali, il prononcera un discours à Bamako à l’occasion de l’inauguration du monument élevé à la mémoire du gouverneur général Félix Eboué. De retour à Conakry le 9 mars, il rejoint Abidjan le 10, puis Lomé, Cotonou et Porto-Novo le 11. Le 12, il est à Ouagadougou puis à Niger. Du 13 au 15 mars, il séjourne à Fort-Lamy et le lendemain à Fort-Archambault. En visite en République Centrafricaine, il y reste du 17 au 18 mars puis se rend au Congo: à Brazzaville du 19 au 20 mars, à Léopoldville le 21 mars et prononce un discours au stade Félix Eboué à Brazzaville le 22. Après avoir visité Pointe-Noire le 23 mars, il se rend à Port-Gentil et Libreville le 24 puis à Douala le lendemain. Du 26 au 28 mars, il sera à Tunis puis à Gabès le 29 et à Bizerte le 30 avant de regagner Paris.

26/04-03/05/1953 : Élections municipales.

Le Rassemblement du Peuple français (RPF) n'obtient que 10,6 % des voix. Le 6 mai, le général de Gaulle déclare que le Rassemblement du Peuple français (RPF) ne participera dorénavant ni aux activités de l'Assemblée nationale ni aux élections.

04-22/10/1953 : Voyage du général de Gaulle dans l'océan Indien.

Le 4 octobre 1953, le général de Gaulle se rend à Tunis; le 5 à Fort-Lamy (Tchad) et à Brazzaville (Congo); le 6 à Tananarive (Madagascar). Le 7, il arrive à la Réunion: il se rend le lendemain à Saint-Denis-de-la-Réunion et à Ivata puis regagne Madagascar. En visite à Tananarive (le 10) puis à Majunga (le 11), il gagne ensuite les Comores le 12. De retour à Madagascar, il arrive à Diego-Suarez le lendemain. Le 14, à Tamatave puis le 15 à Fort-Dauphin, il visite également Tuléar (le 16), Fianarantsoa (le 17) et Antsirabé (le 18). À Djibouti le 19, il se rend à Addis-Abeba du 20 au 22 octobre.

1954 : Parution du premier tome des Mémoires de guerre « L'Appel (1940-1942) ».

Tout au long de sa traversée du désert, le Général se consacre à l'écriture de ses Mémoires de guerre, dont les trois tomes, « l'Appel (1940-1942) », « l'Unité (1942-1944) » et « le Salut (1944-1946) » sont publiés respectivement en 1954, 1956 et 1959. Débutant par la célèbre formule: « Toute ma vie, je me suis fait une certaine idée de la France. Le sentiment me l'inspire aussi bien que la raison. », elles contribuent à maintenir la place du Général dans l’esprit des Français.


Transcription dactylographique complète du manuscrit.

QUELQUES IDEES

1°– Voici donc, sur le plan gouvernemental, / l’aboutissement des élections faites sous le signe / de l’apparentement des partis. Pour forcer la / répugnance, trop explicable des électeurs, on invoquait la nécessité / d’avoir enfin une « majorité » qui en soit une, un / « gouvernement » qui en soit un. /

Conséquence : une crise ministérielle, très / grave celle-là car – de quelque façon qu’elle soit en apparence dénouée – elle est l’aveu officiel de / la carence organique du pouvoir. Point d’incident politique ! Point de crise parlementaire ! Rien que la révélation de la nature même des choses : / l’incapacité d’agir des partis et de leur système. / Les camouflages, dont les partis avaient tâché de voiler notre cause pendant la / précédente législature, s’effondreront du premier coup au début / même de celle-ci. /

Trois « pressentis » ont refusé, invoquant des raisons diverses / mais qui toutes signifient : impuissance. Voici, devant nous, / le quatrième…

2°– Celui-ci, du moins, apporte-t-il un / programme susceptible de réunir une majorité / réelle, c’est-à-dire compacte et résolue ? Pas du tout ! / et bien au contraire ! Encore ne s’agit-il que d’obtenir / une investiture, à quoi des formules plus ou moins / vagues pourraient, — on l’espère —, suffire. Mais, si / l’investiture était donnée, comment pourrait [-on] / réellement gouverner, c’est-à-dire [faire] agir, ensemble ceux qui / l’avaient donnée sur la base d’un programme / aussi fluide et déjà contredit par eux-mêmes / de toutes parts ? /

Les électeurs qui se sont laissé duper et ont, / — sous prétexte de « voter utile », — donné leurs voix aux partis apparentés / dans l’espoir qu’il en sortirait un pouvoir solide / et stable, qu’ils mesurent maintenant l’escroquerie / politique dont eux-mêmes et le pays sont / victimes ! Encore n’est-ce que le commencement. /

3°– Voyons d’un peu plus près les formules qui / viennent d’être proposées. Nous ne savons plus – et ce / n’est pas notre affaire de le savoir, – si ces formules / donnent satisfaction à la « majorité ». Mais nous / devons dire qu’elles ne nous satisfont pas, nous. Car / elles sont faites pour cacher les problèmes et non pas / pour les résoudre.

4°– On nous parle d’accroissement du pouvoir / d’achat lié à celui de la prospérité. Fort / bien ! Mais comment parvenir à accroître / massivement la productivité, sinon comme nous le savons, / par l’association substituée à la lutte des classes ? / Seulement, l’association contrarie les routines / intéressées, celles de certains employeurs, celles / aussi des syndicats vieillis, celles enfin des partis figés dans leurs doctrines dépassées. Alors, on recule et / le problème reste entier.

5°– On nous parle de la question scolaire. Soit ! / Mais à quoi donc aboutir, si on la laisse / s’aigrir sur le plan de la querelle des écoles ? / C’est ce plan qu’il faut dépasser, comme nous / le voulons, nous. C’est jusqu’à celui de l’éducation, / (et non de l’enseignement), qu’il faut s’élever / désormais. C’est le progrès de l’éducation de la / jeunesse française qu’il faut vouloir et favoriser. / Ce sont les éducateurs, non les instructeurs, / qu’il faut faire aider par les familles responsables de / leur choix.

6°– On nous parle de réforme de la Constitution. Parfait ! / Il aurait mieux valu, en effet, ne pas faire celle qui est / en vigueur et, pour ceux qui l’avaient combattue, ne pas voler à son secours. / Nous nous félicitons de voir qu’on reconnait aujourd’hui / cette malfaçon. Mais croit-on la réparer au moyen / des infimes corrections qu’on nous propose ? C’est le / système lui-même qui est à changer. C’est la séparation / des pouvoirs et leur équilibre qu’il faut, comme nous le voulons, nous ! instituer / aux lieu et place de cette confusion de tout à la / discrétion des partis qui étouffe la République.

7°– On nous parle de la situation de la France / dans le monde, des menaces qui pèsent sur elle, / de sa défense nationale, de l’Europe, du Pacte / Atlantique [traité de l'Atlantique nord], etc. ! Nous approuvons ces soucis / soudainement mis en vedette, alors que tout l’effort / du régime consistait à les reléguer. Mais, dans / l’intermittence et les divisions qui furent le lot inévitable / des gouvernements d’hier et qui dans l’actuel système le seront forcément / des gouvernements de demain, comment pourrait-on remédier / à ce lamentable et dangereux effacement de la France ? / C’est cette matière surtout, – la plus grave de toutes, — / qui exige des pouvoirs publics capables de dégager / l’intérêt national et le faire passer au-dessus de toutes / les clientèles et intérêts particuliers. C’est cela que nous / voulons, nous, en contradiction complète avec / le système exclusif des partis auquel on veut, coûte / que coûte, s’accrocher, alors qu’il est condamné / par le siècle et par les événements.

8°- René Mayer, vous valez mieux que cela. / Nous l’avons nous-mêmes vérifié en d’autres temps / et dans un cadre qui, lui, nous permettait / d’être ce que vous êtes, de donner ce dont vous êtes capable et d’agir au gouvernement. / Vous avez aussi été ainsi associé à des grandes choses, / à de vastes réalisations. Pourquoi donc vous enfoncer / maintenant dans les sables d’un système périmé, / dont le pays ne tirera rien de plus sous votre éventuelle / présidence qu’il n’en tirerait sous celle de quiconque ? /

Que n’entendez-vous la voix que vous / connaissez bien et qui appelle les hommes valables / à s’assembler encore une fois par-dessus les / clans et les partis, c’est-à-dire les faiblesses, les / contradictions, les compromissions, pour tirer le / pays d’affaire ? En tout cas, demain comme hier, / nous y sommes prêts, nous autres, et nous savons bien / qu’on en viendra là. Mais pourquoi perdre le temps / et gaspiller les chances de la France ?

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NOTE SUR LE DOCUMENT.

Sous la plume de l'historien, homme de lettres et éditeur Jean-Luc Barré.

Ce document original présente un grand intérêt à plusieurs titres. D’abord, parce qu’il s’agit du premier jet, déjà très élaboré, d’un texte manuscrit où l’on voit s’exprimer, de manière directe et sans fioritures, la pensée politique du Général et son jugement sur la situation du pays à un moment où son retour au pouvoir parait grandement compromis. Il fait le tour du problème à coup de phrases nettes et tranchantes, avec cette hauteur de style qui lui est propre. Tout en laissant transparaître l’amertume et la colère que lui inspire l’état de la France, il ouvre des perspectives pour une autre façon de gouverner, un changement de politique à tous les niveaux.

Ce texte est un parfait condensé de sa vision des choses, à la fois réquisitoire contre le régime en place et plaidoyer pour un sursaut qu’il sait être le seul à pouvoir incarner.

L’autre intérêt de ce document est la personne à qui il s’adresse et le moment où il est rédigé. Ces « quelques idées », exprimées comme dans une sorte de lettre ouverte, sont formulées à l’intention du nouveau président du Conseil, René Mayer. Figure dominante du parti radical-socialiste, c’est un des piliers de la IVème République et l’un des rares à jouir de l’estime du Général qui apprécia son action ministérielle à la Libération. Mais son arrivée au pouvoir en janvier 1953 a été obtenue après des tractations qui représentent tout ce que de Gaulle rejette dans le fonctionnement des institutions. Il le condamne d’autant plus que son propre parti, le RPF, est lui-même contaminé par les méfaits du système. C’est Jacques Soustelle, l’ancien secrétaire général du RPF, qui a été pressenti par le président Auriol pour prendre la direction du gouvernement. La tentative Soustelle ayant tourné court, René Mayer a été finalement investi, après une semaine de négociations et au prix d’alliances hétérogènes. « Il ne dirige pas un gouvernement, il préside une combinazione », constate Georgette Elgey. À sa manière, de Gaulle ne dit pas autre chose, et ses prévisions se vérifient: Mayer ne tiendra pas plus de 19 semaines, renversé en mai après avoir été installé en janvier.

Dans cet intervalle, le Général a pris le large, au sens premier du terme, en embarquant en mars 1953 pour un périple africain dont il ne rentrera qu’un mois plus tard.

Le 26 avril, le RPF subit une écrasante défaite aux élections municipales qui met en cause la survie du parti. Plus que jamais, comme ce texte achève de le démontrer, De Gaulle va devoir se poser en recours et se préparer à assumer les fonctions auxquelles il se sait destiné.


Addenda

Malgré ses premiers succès électoraux, le RPF connaît un déclin lors des scrutins suivants. Charles de Gaulle décide alors de le mettre progressivement en sommeil à partir de 1953. Commence alors, pour plusieurs années, « la traversée du désert » : de Gaulle se retire à Colombey-les-Deux-Églises, rédige ses mémoires, voyage un peu. Sa vie publique est nettement ralentie, mais il reste très attentif aux événements.

La IVe République dérive vers une crise grave à cause de son instabilité ministérielle et de son impuissance face à la guerre d’Algérie qui a éclaté le 1er novembre 1954. Certains responsables politiques en viennent à souhaiter le retour du Général. (Cf. Fondation Charles de Gaulle).



Jean-Luc BARRÉ

Jean-Luc Barré est historien des idées humaines. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages d'histoire de la société française où il s'attache à caractériser « l'esprit des hommes », dont une biographie de François Mauriac parue chez Fayard en 2011. Sa biographie croisée de Jacques et Raïssa Maritain, les mendiants du ciel (rééditée chez Fayard) a été primée par l’Académie française. Son livre Devenir de Gaulle 1939-1943, paru chez Perrin en 2003, vient de faire l’objet d’une réédition de poche dans la collection Tempus du même éditeur. Notons également la remarquable et passionnante biographie sur l'homme de tous les extrêmes, Dominique de Roux, Le provocateur 1935-1977 (Paris Fayard, 2005), créateur en 1961 des Cahiers de L'Herne. Jean-Luc Barré est aussi romancier et un éditeur de premier plan, fondateur de la collection Témoignages pour l'Histoire aux Éditions Fayard, il est également directeur de la collection Bouquins des Éditions Robert Laffont chez qui ont été réédités en juin 2010 les Lettres, Notes et Carnets du Général De Gaulle. En qualité d'éditeur scientifique, Jean-Luc Barré a établi pour la bibliothèque de la Pléiade (Gallimard) la chronologie ainsi que le relevé des variantes sur les manuscrits de Charles de Gaulle.

Nous tenons à le remercier tout particulièrement, ici, d'avoir prêté sa plume pour cet article.


Radio France Culture : Devenir de Gaulle; Jean-Luc Barré nous fait part des archives privées du général de Gaulle dans lesquelles il s’est plongé, le premier, et qui lui ont permis de montrer un aspect intimiste de l’homme politique.

(cliquez sur le lien infra scriptor)

https://www.franceculture.fr/emissions/la-compagnie-des-oeuvres/memoires-de-guerre-34-devenir-de-gaulle