le théâtre Kabuki par Iacovleff

IACOVLEFF. Le Théâtre Japonais (Kabuki)

Iacovleff : théâtre 6

Iacovleff : Le Théâtre Japonais (Kabuki)IACOVLEFF (Alexandre) & ELISSEEFF (S.).

Le Théâtre Japonais (Kabuki)

À Paris, Édité sous la direction de Jacques de Brunhoff, Chez Jules Meynial, 1933.

Grand in-4° [390 x 288 mm] ; 95 pp.-(1)-32 planches hors-texte en héliogravure [noir et sépia], nombreuses illustrations in-texte.

Broché, couverture beige rempliée imprimée en noir de l’éditeur, UN BEL EXEMPLAIRE.


Artiste-voyageur d’origine russe, portraitiste-ethnographe réputé, Alexandre Iacovleff passa deux années en Chine et au Japon. Il en rapporta une multitude d’œuvres peintes et de dessins. Portraits, théâtre, scènes vivantes de la vie quotidienne représentent la matière principale de son travail.

Le Kabuki est une forme de théâtre traditionnel japonais créé au croisement des XVIe et XVIIe siècle, synthèse originale de multiples moyens d’expression : « art du chant et de la danse ». À l’origine les hommes et les femmes jouaient dans les pièces de Kabuki, mais avec le temps seuls les hommes y participèrent. Cette tradition a perduré jusqu’à nos jours et tous les rôles sont donc tenus par des hommes. Les pièces de Kabuki évoquent des événements historiques et le conflit moral lié aux relations affectives. Les principales caractéristiques du théâtre Kabuki sont sa musique propre, ses costumes, les équipements scénographiques et les accessoires, ainsi que des répertoires spécifiques, un style de langue et de jeu. Aujourd’hui, le Kabuki est la forme de théâtre japonais traditionnel la plus appréciée.


BIBLIOGRAPHIE

– Bénézit, t. 5, p. 695. – Edouard-Joseph, Dictionnaire des Artistes Contemporains 1910-1930, p. 204. – Monod, t. I, 6241.

Ouvrage édité sous la direction de Jacques de Brunhoff et tiré à 500 exemplaires sur papier d’Arches numérotés.

Édition originale illustrée de 32 superbes planches hors texte et de nombreux dessins in-texte.



BIOGRAPHIE D'ALEXANDRE IACOVLEFF

1887
Naissance de Alexandre Evguenevitch Iacovleff (parfois orthographié Jacovleff ou Yakovlev) le 25 juin, à Saint-Pétersbourg.

1905
Après des études au Lycée K. Maj de sa ville natale, il entre à l’Académie impériale des beaux-arts de Saint-Pétersbourg dans l’atelier de Dimitri Kardovski, maître réputé qui lui apprend les techniques de la tempera ainsi que du dessin à la sanguine et au fusain. Il y rencontre son ami Vassili Ivanovitch Choukhaïeff (1887-1973).

1910-1912
Iacovleff épouse la ballerine Bella Chencheva. Il devient membre de l’Union des artistes russes et du mouvement Mir Iskousstva (Le Monde de l’art) dont la revue est fondée par Diaghilev.

1913-1915
Boursier de l’Académie des beaux-arts, il voyage avec son ami Choukhaïeff en Italie, en Espagne, à Majorque et découvre les grands artistes de la Renaissance.

1917-1919
De nouveau boursier, il part en Chine, en Mongolie et au Japon. Il peint la vie quotidienne et s’intéresse aux théâtres chinois et japonais. À cause de la Révolution, il ne retournera plus dans son pays.

1920
Iacovleff s’installe à Paris. L’exposition à la galerie Barbazanges des oeuvres de son voyage en Extrême-Orient connaît un vif succès. Il expose également aux Grafton Galleries à Londres. Sa mère et sa soeur ainsi que Vassili et Vera Choukhaieff, le rejoignent à Paris.

1921
Avec Vassili Choukhaïeff, il expose à la galerie Barbazanges, et participe avec d’autres peintres russes au Salon d'automne ainsi qu’à une exposition d'art russe à la galerie La Boétie.

1922
Sont publiés, aux Éditions Lucien Vogel, Dessins & Peintures d’Extrême-Orient et aux Éditions Maurice de Brunhoff, Le Théâtre chinois (traduit également en anglais aux Éditions John Lane). Il participe au Salon d'automne et expose aux États-Unis à l’Institut des Arts de Détroit (Detroit Institute of Arts) et à l’Institut des Arts de Chicago (Art Institute of Chicago).

1924-1925
Alexandre Iacovleff est nommé peintre officiel de l’expédition Citroën Centre-Afrique (la Croisière Noire) qui traverse le continent africain de l’Algérie à Madagascar. De ce voyage, il rapporte plus de trois cents dessins, ainsi que des croquis et des toiles de petit format. De retour à Paris, il réalise, d’après les notes et esquisses de  l’expédition, des toiles de grand format, dans son atelier situé 10 rue Say, dans le 9e arrondissement. En 1924, avec Choukhaïeff, il envoie des oeuvres à une exposition d’art russe au Grand Central Palace de New-York. Il est également présent au Salon d'automne de 1925.

1926
Alexandre Iacovleff est décoré de la Légion d’honneur pour sa participation à la Croisière Noire. Du 7 mai au 23 mai, se tient à la galerie Charpentier, l’exposition de ses peintures et dessins africains, qui remporte un triomphe sans précédent. Elle s’intitule : Alexandre Iacovleff. Peintre attaché à l’expédition Citroën Centre-Afrique. 2e mission Haardt/Audouin-Dubreuil. Exposition de peintures et dessins. Y figurent deux cent vingt-huit oeuvres (peintures n° 1 à 88 ; dessins n° 89 à 228). En novembre s’ouvre au pavillon de Marsan, au Louvre, l’exposition de la Croisière Noire. Elle présente les documents rassemblés par l’expédition Citroën Centre-Afrique : des spécimens de la faune et de la flore collectés pour le muséum d’Histoire naturelle, des collections de bijoux, d’objets et d’armes, le film de Léon Poirier, des oeuvres de Alexandre Iacovleff, des photographies, et l’autochenille « Le Scarabée d’or » du chef Georges-Marie Haardt. En raison de son succès, cette exposition est prolongée de deux mois supplémentaires jusqu’en février 1927.

1927
Alexandre Iacovleff expose ses oeuvres africaines au Cercle artistique et littéraire de Bruxelles. Son luxueux album Dessins & Peintures d’Afrique. Croquis et notes de voyage exécutés au cours de l’expédition Citroën Centre Afrique. Deuxième mission Haardt/Audouin-Dubreuil est édité sous la direction de Lucien Vogel, chez Jules Meynial. Paraît également, aux Éditions Plon, La Croisière Noire de G. M. Haardt et L. Audouin-Dubreuil.

1928
De Capri, il étudie les fresques de Pompéi et réalise plusieurs oeuvres d’inspiration mythologique. Il voyage en compagnie de Henri de Rothschild en Éthiopie. Il participe à une exposition d’art russe au Palais des beaux-arts de Bruxelles.

1929-1930
Alexandre Iacovleff présente une exposition aux galeries d’art Kodak à Bruxelles, et deux expositions à la galerie parisienne La Renaissance, dont la dernière, en 1930, a pour thème les séjours méditerranéens à Capri, Tunis et Calvi.

1931-1932
De nouveau, Alexandre Iacovleff est nommé peintre officiel de l’expédition Citroën Centre-Asie (la Croisière Jaune) qui parcourt l’Asie du Liban à la Chine. De retour à Paris, en juin 1932, s’ouvre au Palais des expositions Citroën une rétrospective consacrée aux trois expéditions Citroën de 1923 à 1932. Une place prépondérante est accordée à la Croisière Jaune et à ses documents, peintures, objets d’art, collections zoologiques et minéralogiques. Après cette exposition, Alexandre Iacovleff poursuit son travail d’atelier pour présenter des tableaux de format plus important à la galerie Charpentier.

1933
Du 16 mai au 4 juin, est montée à la galerie Charpentier une exposition de ses peintures et dessins asiatiques, intitulée Alexandre Iacovleff. Peintre attaché à l’expédition Citroën Centre-Asie. Troisième mission G. M. Haardt/Audouin-Dubreuil. Exposition de dessins et peintures. Y figurent trois cent quatre-vingts oeuvres (peintures n° 1 à 136 ; dessins n° 137 à 380). Cette exposition est dédiée à la mémoire de Georges-Marie Haardt, chef de l’expédition, mort le 16 mars 1932, à Hong-Kong. Paraît également, aux Éditions Plon, La Croisière Jaune de Georges Le Fèvre.

1934
Alexandre Iacovleff réalise le décor de Sémiramis de Paul Valéry. Ce ballet est monté pour la première fois le 11 mai, à l’Opéra de Paris, par Ida Rubinstein, avec une musique d’Arthur Honegger et une chorégraphie de Fokine. Alexandre Iacovleff est invité à diriger le département de dessin et peinture de l’École du musée des beaux-arts de Boston, et part s’installer en Amérique.

1935
Son tableau Bain des nymphes orne le mur du jardin d’hiver du paquebot Normandie. Il expose soixante oeuvres de la Croisière Jaune à la National Geographic Society de Washington (dont un membre, M. O. Williams, avait participé à l’expédition).

1936
De nombreuses expositions aux États-Unis lui rendent hommage, à New-York (M. Knoedler & Compagny), à Charleston (Gibbes Art Gallery), et à Boston (R. C. Vose Galleries).

1937
Alexandre Iacovleff participe encore à une exposition à New-York (Rockfeller Center, International Building). Il quitte Boston et retourne à Paris.

1938
En une seule année, trois expositions lui sont consacrées à Pittsburg (Carnegie Institute), à Dayton (Dayton Art Institute) et à Minneapolis (Institute of Arts). Son oeuvre était très appréciée aux États-Unis, et de nombreux hommages posthumes, à New-York, Boston, Cambridge et Manchester, lui ont été rendus jusqu’au début des années 1990.

Atteint d’un cancer de l’estomac, Alexandre Iacovleff meurt à Paris, le 12 mai 1938, âgé de cinquante ans.